Ségolène Royal : premières propositions
Devant des militants enthousiastes dimanche, la candidate socialiste a
promis un «pacte d'honneur et de confiance» pour décliner un programme
en 100 mesures • Elle s'engage sur l'augmentation du Smic à 1500 euros
et la hausse des retraites • Mais ne renie pas ses propositions les
plus polémiques comme la révision de la carte scolaire, ou encore la
mise en place de centres avec encadrement militaire pour jeunes
délinquants et de «jurys citoyens» dans les collectivités •
«Vous avez du comprendre qu'il allait se passer quelque chose
d'important aujourd'hui». Tailleur rouge et sourire aux lèvres, face à
une mer de drapeaux, Ségolène Royal a lancé son discours dimanche à
Villepinte sur le ton d'une candidate prête à répondre à l'attente des
socialistes.
«Je vais vous parler avec gravité», a-t-elle
renchéri sous les acclamations de 15000 personnes, l'élection
présidentielle va permettre de «décider de l'avenir d'au moins deux
générations à venir».
Loin de renier son parcours, elle a
justifié la phase d'écoute de sa campagne et l'organisation des débats
participatifs . «J'ai attendu vos appels, vos craintes, vos révoltes
mais aussi vos espérances» a-t-elle dit. Et de lancer ce qui sera
surement l'un des mots d'ordre des semaines à venir : «Avec moi, la
politique ne se fera pas sans vous».
Devant les militants,
la candidate a ainsi dit vouloir «plus qu'un programme, un pacte
d'honneur, un contrat présidentiel, (...) que je propose à tous et à
toutes». Et de citer les exemples de ceux rencontrés durant ses
rencontres en province pour avancer son programme et ses propositions.
Ce qui était sur, c'est
qu'elle ne pouvait pas se permettre de décevoir, sous peine de voir sa
course élyséenne prendre un tour difficile. Et pendant plus d'une heure
et demie, elle a décliné à Villepinte plusieurs des 100 mesures qu'elle
a rendues publiques et qui sont pour beaucoup inspirées du programme
du PS
Des mesures pour un «pacte présidentiel » qui reprennent
aussi certaines des ses propositions les plus polémiques comme la
révision de la carte scolaire, la mise en place de centres éducatifs
avec encadrement militaire pour jeunes délinquants ou de «jurys
citoyens» dans les collectivités.
Ce «pacte d'honneur et de
confiance», qui fait écho aux 110 propositions de François Mitterrand,
promet une série de mesures sociales, notamment une hausse du Smic à
1.500 euros «le plus tôt possible» (contre 1.250) ou l'augmentation de
5% des «petites retraites».
Le programme de Royal propose
aussi «une conférence nationale sur les salaires, les revenus et la
croissance réunissant les partenaires sociaux dès 2007», une «sécurité
logement tout au long de la vie», avec limitation du coût du logement
pour les ménages modestes à 25% des revenus.
Avant même le
meeting de Villepinte, Pierre Mauroy avait prévenu : dans un entretien
au Parisien/Aujourd'hui en France paru dimanche, il assure que la
campagne de Ségolène Royal doit «changer de cadence maintenant» «Nous
avons besoin d'un élan et d'opérer un vaste rassemblement des
socialistes», assure-t-il.
Samedi, c'est Laurent Fabius qui y
était allé de son petit conseil en répétant qu'il fallait que la
candidate socialiste opère un ancrage à gauche, en soulignant
qu'«aujourd'hui des millions de femmes et d'hommes attendent» d'elle,
«du PS et de la gauche un vrai changement».
Par F.Ro.
LIBERATION.FR : dimanche 11 février 2007
*** A lire sur Désirs d'avenir : Le Pacte Présidentiel