(20 minutes.fr)
Est-il possible de ne pas remplacer
des douaniers qui partent à la retraite et augmenter, en lieu et place,
le nombre d’infirmières, comme l’a suggéré lors du débat Ségolène Royal
? Non, avait répondu Nicolas Sarkozy «parce que la fonction publique
hospitalière, c’est payé par un autre budget que le budget de l’Etat»
et qu’on ne peut pas «redéployer (les fonds) entre l’Etat et
l’assurance-maladie».
«Il est vrai que la fonction publique hospitalière est payée par
l’assurance-maladie, contrairement à la fonction publique d’Etat et à
la fonction publique territoriale», souligne Martine Bellanger,
économiste à l’Ecole Nationale de la Santé Publique (ENSP) de Rennes.
Qui rappelle que l’assurance-maladie, elle-même, est financée par les
cotisations sociales et la CSG. Nicolas Sarkozy aurait-il donc raison ?
L’Etat a son mot à dire
«Non, il a tort, répond Jean-Marie André, lui aussi économiste à l’ENSP
et spécialiste de l’Assurance-maladie. Dans le cadre de la loi annuelle
de financement de la Sécurité sociale, l’Etat peut décider d’augmenter
les dotations à l’Assurance-maladie via une augmentation de ce qu’on
appelle les «contributions publiques». Celles-ci, comme les taxes sur
l’alcool, le tabac ou la taxe de solidarité sur les sociétés,
contribuent marginalement au financement de l’assurance-maladie,
parallèlement aux cotisations sociales».
«On peut donc très bien imaginer que le législateur vote une diminution
du nombre de certains fonctionnaires de l’Etat dans la loi annuelle de
Finances et répercute l’économie réalisée dans la loi de financement de
la Sécurité sociale», poursuit Jean-Marie André.
Et de pointer une contradiction de Nicolas Sarkozy qui a proposé la
fusion des Assedic et de l’ANPE. «Les premiers relèvent des partenaires
sociaux, comme l’assurance-maladie, et le second est un service public.
On peut certes avoir la volonté politique de les fusionner mais
pourquoi, dans ce cas, avoir tant mis l’accent sur l’autonomie de
l’assurance-maladie ?».
Alexandre Sulzer
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