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LE BLOG DE L' ESTEREL
23 février 2007

Ces patrons qui aiment payer des impôts

lu sur le JDN :   http://www.journaldunet.com/economie/dirigeants/patrons-veulent-impots/index.shtml

"Pourquoi nous consentons à l'impôt". Cet appel lancé par le magazine Alternatives Economiques a réussi la performance de réunir pas moins de 28.000 signatures en une dizaine de jours. Celles de Jacques Delors, Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France et de Jacques Maillot figurent parmi elles. A leurs côtés, quelques chefs d'entreprise plus anonymes. Nous avons voulus savoir pourquoi ils consentaient volontiers à l'impôt. Les réponses de cinq d'entre eux.

Jacques Maillot: "Une question de principe"

Quand il a appris que Jacques Delors signait la pétition, Jacques Maillot, le fondateur de Nouvelles Frontières n'a pas hésité. "C'est une autorité morale. C'était naturel de le faire aussi". Se soumettre à l'impôt est une nécessité pour lui. Mieux, une question de principe. "Tous les citoyens, même ceux qui sont au smic devraient payer des impôts. On a tous un devoir de solidarité."

Mais il faut selon lui "actualiser le pacte républicain. L'Etat ne peut pas tout. Il faut baisser l'impôt sur les sociétés et décider d'une réforme fiscale consensuelle." Avant de pester contre les contribuables qui partent à l'étranger. "Le départ de Johnny, c'est lamentable. Vu le nombre de concerts qu'on a dû lui subventionner, la moindre des choses eut été qu'il renvoie l'ascenseur. Quand j'ai vendu Nouvelles Frontières en 2002, je n'ai jamais envisagé de partir. Aujourd'hui, je paye l'ISF, et je ne m'en cache pas", précise le bouillant entrepreneur aujourd'hui à la tête de Témoignage Chrétien. "Quand on paye beaucoup d'impôts, il en reste toujours suffisamment."

Gaston Nicolessi: "Je n'aurais pas pu monter mon entreprise"

C'est son associé qui lui a transmis le lien de la pétition. Jeune entrepreneur de 32 ans, Gaston Nicolessi ne s'est pas posé de question trop longtemps pour la signer. "C'est bien simple, sans l'impôt je n'aurai pas pu monter mon entreprise. Sans l'Incubateur Midi-Pyrénées - une structure d'accueil pour les jeunes entreprises innovantes- et de l'Anvar, deux structures publiques, jamais je ne serais là". Sa société, Nanotimes, signera ses premiers contrats dans quelques semaines. Sans le bénéfice d'exonérations fiscales accordé aux jeunes entreprises innovantes, Gaston Nicolessi le soutient, "notre logiciel de maitrise de matière pour laboratoire n'aurait jamais abouti."

"Je ne suis pas sensible au libéralisme à tout crin et aux discours du Medef, enchaine-t-il. Et je suis blasé d'entendre que l'utilisation de l'impôt n'est pas conforme." Si la révolution nano technologique est bien au rendez-vous, Gaston Nicolessi le revendique, il paiera avec plaisir ses impôts.

Cyrille Lociciro: "Un choix de société"

Il le dit lui-même, il n'a pas la "pétitionite" aiguë, mais se soumettre à l'impôt, c'est un choix de société. "Ca me paraissait important de signer, raconte Cyrille Lociciro, chef d'entreprise d'une société de douze salariés. Le sujet me préoccupe depuis que j'ai une conscience politique. Tu verras quand tu en paieras me disait-on. Ca n'a pas changé, aujourd'hui, quand je règle mes impôts, ce n'est pas de l'argent en moins sur mon compte ou sur celui de mon entreprise. L'impôt c'est un choix de société."

Avant de développer son propos sur la campagne présidentielle en cours. "C'est incohérent de laisser entendre qu'on va baisser les impôts sans baisser le périmètre d'action de l'Etat, s'insurge-t-il. De toutes les manières si le montant des impôts vous empêche de tirer profit de votre activité, c'est qu'elle n'est pas viable, professe cet ancien chômeur dont l'entreprise affiche 1,2 million d'euros de chiffre d'affaires et une rentabilité florissante. "Quand j'étais dans une situation plus délicate, j'étais bien content que les autres payent des impôts."

David Body: "Nous profitons tous les jours de nos impôts"

"Gagner de l'argent c'est bien. N'empêche qu'on le fait aussi grâce à un terreau", lance David Body, le patron d'Amoureux.com, douze salariés. "La vraie question autour de l'impôt, c'est son utilisation," convient le chef d'entreprise. "Mais les charges d'entreprises, les impôts, c'est un salaire indirect. En France, on a tellement de services grâce à l'impôt. Pour certains c'est un combat de ne pas en payer, mais c'est abject. Pourtant nous profitons tous les jours de mos impôts: école, hôpital, crèche… Et baisser les impôts, c'est autant d'argent en moins pour toutes ces services."

Pour toutes ces raisons, David Body se soumet volontiers à l'impôt. "Pas au point de les payer avec le sourire, reconnaît l'entrepreneur. C'est difficile, mais c'est juste. Et comme tout le monde, je fais un peu la tête quand j'ai une mauvaise surprise !"

Nata Rampazzo: "Une solidarité de base"

"On n'a jamais le sourire quand on paye ses impôts. Pour soi ou pour sa société. Mais il faut avoir une éthique, une morale", témoigne Nata Rampazzo, à la tête du cabinet de conception éditorial éponyme. 24 salariés, 30 collaborateurs et plus de 2,5 millions d'euros de chiffres d'affaires. "L'impôt, c'est une bonne chose. J'ai un enfant en bas âge qui est scolarisé. Il faut bien payer ce service et tant d'autres. C'est le rôle de l'impôt. C'est une solidarité de base," argumente l'entrepreneur d'origine italienne.

"Le système social est perfectible. Mais il fonctionne," assure ce quinquagénaire qui ne croit pas pour autant à l'Etat providence. "L'impôt représente un équilibre en démocratie. Si on paye des impôts, c'est qu'on gagne de l'argent. C'est faire preuve de civisme que de s'y soumettre." Pour ce qui est de l'utilisation a bon escient de ses ressources, il fait confiance à l'Etat. "Cet argent sert à quelque chose". Mais il veut aller plus loin et appelle de ces vœux une véritable fiscalité européenne. Fiscalité unifiée qui permettrait selon lui de généraliser les vertus de l'impôt jusqu'aux frontières de l'Union Européenne.

*****

La pétition peut être signée en ligne sur le site d'Alternatives Economiques.


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