Ségolène Royal n’est pas prête de s’effondrer !

Non, Ségolène Royal ne s'effondrera pas ! (24/01/07)

Oui, il y a eu un trou d’air en ce début de mois de janvier, dans la campagne présidentielle de Ségolène Royal. Nier l’évidence serait une erreur. Mieux vaut tenter d’en expliquer les raisons, pour comprendre si elles risquent de créer la chute de notre candidate.

Tout d’abord, il y a eu la désignation de Nicolas Sarkozy comme candidat de l’UMP. Cette ultra médiatisation du congrès de l’UMP, dévastateur pour ses propres finances, a forcément avantagé le ministre de l’intérieur, comme la désignation de Ségolène Royal par le parti socialiste avait elle aussi provoqué un effet d’entraînement.

Ensuite, il y a eu la campagne très agressive de François Bayrou. Ayant bien analysé la façon dont Jean-Marie Le Pen avait fait pour se retrouver au deuxième tour de l’élection présidentielle, il l’utilise sans états d’âme. Il remet en cause la neutralité des médias, il est très agressif envers les journalistes, il explique que la gauche et la droite n’existent plus… André Santini, député-maire UDF d’Issy-les-Moulineaux a d’ailleurs publiquement reproché à son candidat d’utiliser ces méthodes très limites. Mais il faut reconnaître à François Bayrou son efficacité : Au mois de décembre, il est passé davantage à la télévision que Ségolène Royal…

Mais il faut savoir regarder aussi chez soi. L’UMP dit que Ségolène Royal commet des bourdes. Il faut admettre qu’elle a pu faire quelques remarques malheureuses sur certains sujets. Toutefois ses propos ont été également sortis de leur contexte la plupart du temps. Ainsi Ségolène Royal a loué la rapidité de la justice COMMERCIALE chinoise, ce que l’UMP n’a jamais précisé…

Surtout, on lui reproche de ne pas avoir d’idée. Mais la candidate du PS a fait un choix, celui d’écouter ce que les Français ont à proposer. C’est la seule, à gauche comme à droite, qui a compris que le 21 Avril et le 29 Mai venaient du manque de confiance entre les Français et leurs classes politiques. Alors bien sur, cette stratégie est risquée. Pendant que ces débats se tiennent, Ségolène Royal ne propose rien, et c’est bien normal. A partir du 11 février, elle tranchera, parmi tout ce qu’on lui aura proposé. Il restera alors plus de deux mois et demi pour la campagne et ce sera bien suffisant. Et Ségolène Royal pourra alors se vanter d’avoir été la seule à faire cette démarche d’écoute des Français.

Alors, aux risques de décevoir les militants de l’UMP, Ségolène Royal n’est pas prête de s’effondrer, comme ils le prétendent. Le trou d’air est passé. Mieux vaut le connaître en janvier qu’en avril…

Etienne Longueville.
source : blog de la Section socialiste de Sciences-Po - http://ps-scpo.over-blog.com

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